Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/265

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et leur avoir enlevé l’empire de l’Orient, tué Artaban, qui se faisait appeler le grand roi, et qui portait un double diadème, soumis enfin et rendu tributaires de ses armes tous les barbares de ces contrées, ne voulait point rester en repos, ni se contenir en deçà du Tigre ; mais que, franchissant les rives du fleuve et les frontières de l’empire romain, il faisait une incursion en Mésopotamie, menaçait la Syrie, et voulait reconquérir à l’empire des Perses tout ce continent d’Asie que la mer Égée et le détroit de la Propontide séparaient d’Europe. Il était persuadé que ces provinces étaient son patrimoine, et affirmait que depuis Cyrus, qui, le premier, transféra l’empire des Mèdes aux Perses jusqu’à Darius, leur dernier roi, dont Alexandre le Macédonien renversa l’empire, tout ce pays, jusqu’à l’Ionie et la Carie, avait été gouverné par des satrapes perses : qu’ainsi c’était un devoir pour lui de rétablir dans son intégrité et dans toute son étendue l’empire de ses aïeux.  » Quand ces événements furent annoncés par les lettres des généraux d’Orient, cette nouvelle soudaine et inopinée troubla vivement Alexandre, qui, depuis son enfance, avait été élevé dans la paix, et s’était toujours livré aux délices de Rome. Aussi résolut-il d’abord, après en avoir conféré avec ses amis, de faire partir une ambassade pour arrêter, s’il était possible, par une lettre énergique, la fougue et les espérances du barbare.