Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/266

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Il lui écrivait qu’il ferait bien de rester dans ses limites, de ne point former de nouveaux projets, de ne pas provoquer, dans l’enivrement d’un fol espoir, une aussi vaste guerre : « Chacun, ajoutait-il, devrait se contenter de ses possessions. La guerre qu’il aurait à soutenir contre les Romains ne ressemblerait point à celle qu’il avait faite aux barbares ses voisins et ses compatriotes. » Il rappelait aussi les trophées qu’Auguste et Trajan, Lucius Vérus et Sévère avaient remportés sur ces peuples. Alexandre croyait que l’envoi d’une telle lettre engagerait Artaxerce, soit par la persuasion, soit par la crainte, à se tenir en repos.

VII. Mais celui-ci, s’embarrassant peu du message, pensant que la chose devait se décider par les armes et non par des paroles, poursuivait ses excursions, chassait devant lui et enlevait tout ce qui appartenait aux Romains. Il parcourut et traversa ainsi toute la Mésopotamie, fit un riche butin, et vint assiéger les camps placés sur les rives des fleuves pour la protection de l’empire romain. Présomptueux de sa nature, et enflé par ses succès inopinés, il espérait qu’il lui serait facile de tout soumettre. Ce n’étaient point d’ailleurs de faibles raisons qui le poussaient à ambitionner un plus vaste empire. Le premier, en effet, il avait osé attaquer la puissance des Parthes, et rendre la souveraineté aux Perses. Après Darius,