Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/66

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biens réels et durables. Marc-Aurèle ne fut étranger à aucun genre de mérite.

II. Il cultiva avec ardeur la littérature ancienne, et ne le céda sur ce point ni à aucun Grec ni à aucun Romain. Une foule de paroles remarquables et les écrits qu’il nous a laissés suffisent pour le prouver.

III. Plein d’affabilité et de douceur, il tendait la main à tous ceux qui paraissaient devant lui ; il défendait à ses gardes d’écarter qui que ce fût de sa présence. On vit en lui le seul monarque qui, ne bornant pas l’étude de la sagesse à des arguments et à de vaines théories, l’ait mise en pratique par la dignité de ses mœurs et sa modération. Aussi son siècle fut-il fertile en gens de bien. On sait que les hommes sont toujours portés à régler leur vie sur celle du prince qui les gouverne.

IV. Les actes de courage et de vertu qui ont illustré sa carrière tant militaire que civile, sa conduite envers les nations barbares du Nord et celles de l’Orient, ont déjà servi de matière au talent d’un grand nombre d’écrivains. Je bornerai ma tâche aux faits postérieurs à la mort de Marc-Aurèle ; ils forment les souvenirs de ma vie entière ; je les ai vus, je les ai entendus, et souvent j’y ai pris part, dans mes fonctions auprès du prince ou de l’État.