Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/75

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tous, et qui avait épousé l’aînée des sœurs de Commode, parla ainsi : « Ô vous, mon fils et mon maître, il est juste que vous désiriez le ciel natal. Nous aussi, nous éprouvons ce regret ; mais nous lui opposons notre devoir qui nous retient ici, et qui doit occuper la première place dans notre pensée. Ces biens d’ailleurs, nous pourrons bientôt et pour longtemps en jouir ; Rome est là où est l’empereur. Abandonner une guerre sans l’achever, c’est à la fois une honte et un danger. Nous remplirions d’une nouvelle audace ces barbares, qui verraient une fuite dans notre retraite, et ne l’attribueraient pas à l’amour de la patrie, mais à la crainte. Quelle gloire pour vous, au contraire, si, après avoir vaincu tous ces peuples et reculé nos frontières jusqu’à l’Océan, vous rentrez dans Rome triomphant, traînant captifs et enchaînés à votre suite ces rois barbares avec leurs satrapes ! C’est par de tels exploits que les héros de l’ancienne Rome se sont rendus glorieux et immortels. Ne craignez pas que votre pouvoir soit en danger : les plus distingués des sénateurs sont avec vous ; et l’armée tout entière vous environne et protége votre autorité. Nous avons même ici le trésor impérial. Et la mémoire de votre père vous assure à jamais la bienveillance et l’amour de toutes les puissances de l’État. »

XV. En cherchant par ces paroles à lui inspirer one