Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/76

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résolution plus sage, Pompéianus parvint à étouffer pour un moment les désirs de Commode. Respectant les conseils du vieillard et ne pouvant alléguer aucun prétexte honorable, il congédia l’assemblée, après avoir donné l’assurance qu’il réfléchirait plus mûrement à cette affaire. Mais ensuite, pressé de plus en plus par les instances de ses courtisans, il écrivit à Rome, sans consulter davantage les amis de son père, et ordonna sur-le-champ son départ, après avoir confié à plusieurs lieutenants la défense des rives de l’Ister et le soin de s’opposer aux incursions des barbares. Ces généraux remplirent avec succès leur tâche ; au bout de quelque temps, ils eurent soumis par les armes presque tous ces peuples ; le reste se laissa facilement entraîner par l’appât de grandes récompenses et conclut une alliance avec Rome : la passion naturelle de ces barbares est la soif de l’or. Inaccessibles à la crainte des dangers, ils assouvissent leurs besoins par des excursions et des rapines, ou ils vendent chèrement la paix. Commode, qui les connaissait, satisfit à toutes leurs demandes et prodigua des sommes immenses pour acheter sa tranquillité.

XVI. Dès que la nouvelle du départ vint à se répandre, une grande agitation se manifesta soudain dans tout le camp. Tous voulaient retourner à Rome avec le prince et échanger le sol ennemi