Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

contre les délices de Rome. Quand le bruit public et les messages de l’empereur eurent fait connaître à la capitale son retour inattendu, le peuple entier se livra à l’allégresse ; il concevait les plus douces espérances de l’arrivée du jeune monarque ; tous se persuadaient qu’ils retrouveraient en lui les vertus de son père. Commode précipitant son voyage avec toute l’impatience de la jeunesse, poussant rapidement son char à travers toutes les villes qu’il rencontrait sur sa route, accueilli partout par les honneurs dus à la royauté, et par les têtes d’un peuple ravi, marchait vers Rome au milieu de tous les vœux et de l’affection générale.

XVII. Quand il approcha de cette ville, le sénat sortit en corps à sa rencontre, et tous les habitants, se devançant à l’envi, se répandaient hors des portes, chargés de lauriers et de toutes les fleurs de la saison. Chacun s’avançait le plus loin possible dans la campagne pour voir le premier ce jeune prince, d’une si auguste naissance. Ils lui portaient en effet une affection réelle en songeant qu’il était né et qu’il avait été élevé au milieu d’eux, que ses titres et sa noblesse remontaient à la troisième génération : du côté de son père, il descendait d’une des premières familles du sénat, et sa mère Faustine, épouse de l’empereur, fille d’Antonin le Pieux, nièce d’Adrien par sa mère, avait eu Trajan pour aïeul.