Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/78

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XVIII. A cette illustre origine, à une jeunesse dans sa fleur, Commode joignait un extérieur plein de dignité, son corps était bien proportionné ; ses traits beaux et mâles ; son regard à la fois paisible et plein de feu : sa chevelure, naturellement blonde et bouclée, semblait briller comme la flamme, lorsqu’il se promenait au soleil, et l’on eût cru alors qu’une pluie d’or avait arrosé sa tête. Quelques-uns même croyaient y voir la marque d’une origine céleste et pensaient qu’une auréole divine ceignait son front ; ses joues commençaient à se couvrir d’un léger duvet. Tel était Commode, tel était le jeune empereur qui s’offrit aux yeux des Romains, et qu’ils accueillirent par des fêtes, des cris d’allégresse, des couronnes, et en semant des fleurs sous ses pas.

XIX. Entré dans la capitale, il s’empressa de visiter le temple de Jupiter et celui des autres dieux ; il remercia le sénat et les soldats restés à Rome de la fidélité qu’ils lui avaient gardée, et se retira enfin dans le palais des empereurs. Pendant un petit nombre d’années, il combla d’honneurs les amis de son père, et ne fit rien sans demander conseil à leurs lumières. Mais dans la suite, quand il se fut réservé à lui seul tout le soin du gouvernement, il mit à la tête des gardes prétoriennes un Italien nommé Pérennius, que ses talents militaires appelaient à ce poste élevé. Mais ce personnage, abusant de l’extrême