Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

occasion de le perdre dans l’esprit du prince. Le sort avait décidé que Commode échapperait au complot tramé contre ses jours, et que Pérennius subirait avec un de ses fils la peine de son crime. En effet, peu de temps s’était écoulé, lorsque des soldats, partis de l’Illyrie à l’insu du fils de Pérennius, apportèrent à Rome des pièces de monnaie que ce jeune homme avait osé faire frapper à son image. Ils parvinrent à les mettre sous les yeux de Comnnode, malgré la surveillance de Pérennius, qui commandait les gardes ; et ils découvrirent les détails les plus secrets de la conspiration à l’empereur, qui les combla de ses largesses.

XXVIII. Profitant de la sécurité de Pérennius, qui ne s’attendait à rien, Commode envoie la nuit suivante des émissaires lui couper la tête dans son palais. Il leur ordonna de se rendre aussitôt auprès de son fils, et de mettre la plus grande célérité dans leur voyage, pour que le jeune Pérennius ignorât encore, à leur arrivée, les événements de la capitale. Commode lui adressa une lettre pleine de bienveillance, dans laquelle il le rappelait à Rome, où, dit-il, de plus hautes destinées l’attendaient. Le jeune homme ne soupçonne rien du dessein caché de l’empereur ni de l’infortune de son père ; les messagers de Commode l’assurent que Pérennius lui-même souhaita ardemment son retour, et qu’il lui aurait