Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/85

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manifesté ce désir par une lettre, s’il n’eût pensé que celle de l’empereur suffirait pour le déterminer ; il tombe dans le piége, et s’arrachant, quoiqu’à regret, à ses projets interrompus, plein de confiance d’ailleurs dans le pouvoir de son père, qu’il ne croyait pas encore ébranlé, il prépare son retour. A peine eut-il touché les frontières de l’Italie, qu’il fut assassiné par ceux qui en avaient reçu l’ordre de l’empereur. Telle fut la fin de ces deux conspirateurs.

XXIX. Commode, après cet événement, créa deux préfets des gardes prétoriennes. La prudence lui conseillait de ne pas confier à un seul homme une puissance aussi étendue : en la partageant, il espérait la rendre moins redoutable à la sienne.

XXX. Mais peu de temps après, il eut de nouveaux dangers à craindre. Un soldat nommé Maternus, connu pour sa perversité et son audace, entraîna dans sa fuite et dans ses projets plusieurs de ses compagnons, et eut bientôt réuni une troupe nombreuse d’hommes capables de tous les crimes. D’abord il ravagea par ses excursions les villages et les champs. Mais quand sa force se fut accrue avec le fruit de ses rapines, il rassembla un bien plus grand nombre de malfaiteurs, qu’il sut attirer par la promesse de fortes récompenses et d’une part dans