Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des plaisirs lui inspirèrent le désir de la puissance souveraine. Il réunit donc des sommes considérables pour acheter une grande quantité de blé, qu’il accapara en secret. Il se croyait certain d’attacher à sa personne le peuple et les soldats, en les plaçant dans le besoin le plus urgent du nécessaire, pour les sauver ensuite par des largesses magnifiques et inattendues. Il avait déjà fait antérieurement construire un vaste gymnase et des bains publics. II n’oubliait rien de ce qui pouvait lui concilier la multitude.

XXXVIII. Mais les Romains qui n’avaient pour lui que de la haine, qui l’accusaient des calamités publiques, et détestaient sa cupidité insatiable, s’assemblèrent d’abord au théâtre dans des intentions hostiles ; puis, se rendirent hors de la ville, autour de la demeure de Commode, poussant de grands cris, et demandant le supplice de Cléandre. Pendant que le plus grand tumulte règne au dehors du palais, et qu’au dedans Commode, que l’adresse de Cléandre tenait toujours dans la plus complète ignorance des événements, se livre à ses plaisirs habituels dans le lieu le plus écarté, tout à coup, sur l’ordre du Phrygien, tous los cavaliers de la garde sortent à l’improviste le sabre nu ; ils tombent sur le peuple, renversant, blessant tout ce qui s’offre à leurs coups. Une multitude sans défense et