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Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/10

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tent, et le Recueil des inscriptions de l’ile nous vient souvent en aide pour l’éclaircissement de passages difficiles : un personnage du quatrième mime, Kokkalé, nomme les trois villes de Trikka, d’Épidaure et de Cos, et cette dernière seule est appelée « la Douce ». Doit-on conclure de là qu’Hérondas soit né dans cette île ? L’hypothèse serait purement gratuite : on sait qu’à l’époque des Ptolémées, Cos était un centre littéraire très fréquenté. C’est là que Philétas, à qui Ptolémée Ier confia l’éducation de son fils, dirigeait de ses conseils plusieurs écrivains distingués : Théocrite lui-même passe pour un de ses disciples. Les ouvrages de Philétas, commentaires, élégies et épigrammes, le rendirent assez populaire dans sa patrie pour que la ville de Cos lui élevât une statue. Il serait donc naturel qu’Hérondas fût venu se fixer dans cette île où les arts n’étaient pas moins en honneur que la poésie, où le temple d’Asklépios, à la fois sanctuaire et musée, réunissait tant de chefs-d’œuvre des plus grands sculpteurs et des plus grands peintres. D’autre part M. O. Crusius dans ses précieuses « Recherches » observe fort judicieusement que le nom du poète a une physionomie tout à fait dorienne et que son dialecte ionien n’est pas toujours pur. Il faut donc se garder de toute conclusion hasardée. Mieux vaut faire l’étude des poèmes que la légende du poète.