où est la faute. Où il est le plus heureux, c’est dans ses élans, dans l’analyse s’élevant aux principes, bien qu’il ait visé à une construction embrassant le système tout entier de notre savoir. C’est un penseur dogmatique par son passage trop brusque de l’analyse à la construction ; toutefois il avait conscience, à un plus haut degré que l’on n’a cru, du caractère hypothétique de ses idées. Bien que la connaissance ait été ce qu’il y avait de plus développé en lui, sa correspondance témoigne de la vivacité et de la profondeur de son sentiment.
b) Méthode et postulats de la connaissance.
Nous usons de notre entendement dans toute connaissance, sur quelque objet qu’elle porte, aussi Descartes pense-t-il qu’il importe de l’examiner exactement. — L’entendement procède partout de la même façon ; la science de l’entendement sera donc la science universelle et il ne peut y avoir qu’une vraie méthode. Elle consiste essentiellement à partir de ce qui est simple et clair pour chercher ensuite à comprendre ce qui est complexe et obscur. Avant tout, il faut rassembler par l’expérience (Induction ou énumération) tout ce qui est nécessaire pour éclaircir la question à traiter. On dispose ensuite cette matière de façon que les rapports les plus simples et immédiatement évidents forment la base. Trouver une chose immédiatement évidente, voilà la première condition de la pensée. Toute transition de la pensée se fait par intuition immédiate. J’apprends par intuition qu’un triangle est limité par trois côtés, qu’une sphère a une surface unique, que je suis nécessairement si je pense. C’est au moyen de ces intuitions immédiates que les principes premiers sont conçus. Il est des propositions qui sont si simples que nous ne saurions les penser sans les tenir pour vraies. De telles propositions sont : une seule et même chose ne peut à la fois être et ne pas être ; rien ne produit rien ; l’effet ne peut contenir plus que la cause. Toutefois Descartes ne croit pas que ces propositions soient immédiatement données. Il souligne avec force que l’intuition s’appuie sur des cas particuliers ; mais un exemple particulier peut renfermer une vérité générale. Nous la reconnaîtrons alors immédiatement pour évidente par elle-