Page:HM BrackenridgeHist. guerre USA angleterre V1,1820.djvu/113

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de leurs brillants exploits, était la satire la plus amère du style plein de boursouflure employé trop souvent par nos généraux pour décrire le plus léger engagement. Enfin, chose bien digne de remarque, la Grande-Bretagne avait hautement déclaré qu’elle ferait disparaître des mers le pavillon américain ; tout semblait prédire l’accomplissement de cette menace ; et tremblants sur le sort de notre marine si faible encore, nous cherchions du courage dans l’espoir d’envahir le Canada et d’éloigner ainsi un ennemi incommode et dangereux. Eh bien ! nouvelle preuve de la vanité de l’homme quand il veut scruter les desseins de la providence, nos craintes et notre espoir furent également trompés ; vaincus où nous comptions conquérir, nous cueillîmes d’éclatants lauriers là même où tout annonçait ruine et désastre !

L’Angleterre, blessée dans le principe même de sa force, fut cruellement mortifiée. Vainement chercha-t-elle à dissimuler ses affronts : à l’entendre, les frégates américaines étaient des vaisseaux de ligne déguisés, et ses propres vaisseaux n’étaient que de simples frégates ; dans toutes les occasions elle représentait nos forces comme infiniment supérieures aux siennes. Peut-être aurait-on pu