Page:Haag - Le Livre d’un inconnu, 1879.djvu/46

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De la chair qui consent lorsque l’âme, éperdue,
Recule : oh ! te tenir, presser ta gorge nue,
Voir ta bouche béante et pâmée et tes yeux
Noyés dans cette extase, âcre et délicieux
Poison qui, comme un flot impur, aux lèvres monte.
Puis, ayant étouffé mon amour dans la honte,
Me réveiller, les sens éteints, le cœur usé :
Tel le prêtre idolâtre, enfin désabusé,
De son culte stupide et vain ne se console
Qu’en traînant dans la fange et souillant son idole.