« Tu es la lune même descendue sur la terre, dit-il, et j’ai vu ce miracle, la lune couverte des ornements d’une femme. »
La taille est toujours comparée, pour l’élévation, la finesse et la flexibilité, à celle du cyprès, et, là encore, Sa’adi, transporté d’enthousiasme, dépasse l’exagération de ses confrères et trouve que son amoureuse est le cyprès lui-même fait femme et revêtue des habits de son sexe.
L’œuvre du poète donne donc lieu à une foule d’interprétations différentes. Le charme, pour les Persans, réside précisément dans cette rêverie qu’entraîne forcément la lecture d’une œuvre poétique. La scène à peine ébauchée, le sentiment à peine exprimé laissent une liberté d’allures excessive à l’imagination vagabonde. Le lecteur se laisse entraîner aux souvenirs, aux rêves, aux aspirations de son âme. Il est sans cesse