Page:Hafiz - Quelques Odes, traduction Nicolas, 1898.djvu/35

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Oh ! mon cœur se brise, prévenez-en ma mie. Alerte ! ô mes amis ! faites-le pour l’amour de mon âme, pour l’amour de la vôtre.


Personne, ici-bas, n’a échappé au mal que font vos beaux yeux de narcisse ! Oh ! ne vaudrait-il pas mieux qu’ils ne montrassent jamais leur amoureuse langueur à ceux qui sont ivres de votre amour ?

    c’est-à-dire l’image même de la multiplicité et dès lors les pensées matérielles ont été un rideau entre Dieu et moi : mon gibier s’est échappé. Hafiz dit encore : Ne m’interroge pas, car j’ai trop à me plaindre de la noirceur de tes boucles de cheveux, elle a aussi détruit ma fortune de façon que je ne saurais dire. Chébistery écrit : Ne me demandez pas de nouvelles de ses boucles frisées, ne touchez pas les chaînes des fous.

    Maintenant que nous avons bien compris de quelle façon on voit Dieu et ce que veut dire cette expression on comprendra que le vers suivant de Hafiz n’enferme aucune faute :

    Cette âme que mon amie m’a confiée en dépôt, le jour où je la reverrai je la lui rendrai.