C’est pour vous.
Je m’en flatte ! je suis connu ! (Continuant la lecture.) « J’ai tout découvert, j’ai ton secret et je tiens ta vie entre mes mains ! Anastase Nourrisson est ton nom ! Brives-la-Gaillarde, ta patrie ! Je peux te livrer au supplice, ainsi que le faux Fè-ni-han et le faux Ké-ki-ka-ko. » (S’interrompant.) Mes enfants, ceci vous regarde ! Reprenant.) « Mais je serai généreux… »
Mais il sera gé…
Né…
Reux !
Mais il sera généreux !
« Car j’ai vu le jour rue Mouffetard… »
Nous sommes tous Français.
« Car j’ai vu le jour rue Mouffetard, au quatrième étage, maison de la blanchisseuse.
La blanchisseuse.
Tu la connais ?
Parbleu ! je lui dois sept francs cinquante !
Chut ! je n’en dirai rien ! (Reprenant.) « Je dois… » (S’interrompant.) Il doit aussi lui ! (Reprenant.) Je dois T. S. V. P… je dois T. S. V. P… »
C’est-à-dire tournez s’il vous plaît.
Ah ! très bien ! je dois tourner s’il vous plaît ! tournons ! (Reprenant.) « Je dois épargner mes compatriotes ! Si vous avez grand désir de revoir votre patrie, moi je n’ai d’autre ambition que de prendre ta place, Fè-ni-han, et de fainéantiser vingt-quatre heures par jour sur tes coussins ! » (S’interrompant.) Fè-ni-han, va ! (Regardant.) « Donc, ce soir je protège votre fuite, mais il me faut sauvegarder avant tout ma dignité de conjuré, aussi conserverai-je jusqu’au dénouement ma lance, mes yeux flamboyants et ma mine rébarbative. (Fè-ni-han le regardant.) Il est affreux ! (Reprenant.) « Ce ne sera que pour la frime. Ne craignez rien ; et quand vous entendrez trois coups de canon, partez, une chaise de poste vous attendra sur la route de Pékin ; les relais sont préparés jusqu’à Pantin. Bon voyage. » Signé : KO-KO-RI-KO, le chef des Conjurés. »
En avant
Le noble chant
Du Ba-ta-clan !
Entendez retentir le son,
Prenez la lance étincelante !
En avant, dragons de carton !
Ba-ta-clan !
Fè-ni-han !
Fich-ton-kan !