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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

en vers, du conseiller Rivière, Paris, 1619, in-8o ; » MM. Dézobry et Bachelet (Dictionnaire de Biographie et d’Histoire), et Vapereau (Dictionnaire des littératures) ont répété la même chose. Quelques lignes maussades, une indication bibliographique, voilà tout ce dont la critique a daigné gratifier Rivière.

Le poème de Rivière est divisé en douze livres, autant qu’il y a de signes du Zodiaque ; chacun de ces livres est précédé de quelques lignes de prose, vagues et peu intelligibles, qui ont la prétention de le résumer. Le livre I, Le Bélier, s’ouvre par une invocation à Apollon, père des poètes, immédiatement suivie d’un nouvel et pompeux éloge de Charles de Cossé-Brissac ; Rivière voit dans le seigneur, « sauveur des lys sacrez, » qui a livré Paris à Henri IV, le modèle accompli du héros et du sage, et il s’écrie :

Charles, si le parler d’un Homère j’avois,
Tu serois mon Achille, ou si Maron j’estois,
Mon valeureux Énée, et ma veine féconde
Te porteroit de l’un à l’autre bout du monde ;
J’envoiroy de Paris au grand Kaire ton nom,
Sur l’aile d’Aquilon voleroit ton renom,
Par les peuples baignez du Danube qui verse,
Après maintes erreurs, dans l’Euxin, son eau perse.

Abordant ensuite son sujet, le poète le proclame incomparable : y a-t-il rien qui approche en beauté, en variété, de ce tableau idéal de la vie humaine, de cette opposition perpétuelle entre l’homme juste et sage et le méchant ? Voici quelques traits qui peignent