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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/12

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À présent que nous avons présenté nos nouveaux personnages et amené le lecteur à une autre scène, nous dirons d’abord que le captif torturé et son enfant étaient Munroe et son fils.

Nous allons maintenant dire comment il arriva qu’ils furent ainsi abandonnés tous les deux.

La femme du jeune éclaireur était très belle et n’avait que dix-huit ans. Elle était l’image de la santé et du bonheur, n’ayant jamais rien eu pour lui causer de la peine et de la fatigue, et vivant sans peur ni appréhension des Sauvages ennemis.

Elle se fiait entièrement au jugement de son mari et aurait bravé les plus grands dangers plutôt que de rester loin de lui. Elle l’aimait véritablement, profondément, et adorait son petit garçon.

S’il lui avait été permis de pénétrer l’avenir, elle aurait été paralysée d’horreur ; mais par bonheur pour elle, comme pour nous tous, elle ne savait pas ce que le lendemain lui réservait de douleur.

C’était la veille du jour où l’éclaireur infortuné et son enfant nous ont été montrés dans la plaine ; le petit enfant reposait dans les bras de sa mère, riant, gazouillant et s’amusant, pendant que Marion le berçait sur le balcon entouré de vignes de sa petite maison.

À ce moment, Marion espérait entendre d’un moment à l’autre, le bruit des sabots du cheval de son mari, sur le sentier étroit qui traversait le fond du bois, car Munroe descendait le ruisseau, après avoir fait son devoir au camp Johnston.

Considérant la distance qui les séparait des autres établissements, la loge forestière des Munroe était bien et proprement meublée. Un goût artistique avait été déployé dans l’arrangement d’une grande chambre dont les murs étaient ornés de cornes d’antilopes et de daims, de plumes d’oiseaux