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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/18

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enfant était maintenant éveillé et pleurait à chaudes larmes en se cramponnant à son cou, au moment où elle se précipitait dans la chaumière.

La jeune femme vit que son salut ne dépendait plus que d’un instant. Elle savait où la carabine était accrochée au mur, mais il commençait à faire sombre dans la maison. Ne pouvant agir promptement avec son enfant elle dénoua les petits bras qui entouraient son cou, et vivement elle le plaça par terre près du mur, et cherchant plus haut elle saisit de suite le fusil, sa seule espérance. Elle se retourna, avec l’arme dans la main, l’arma et visa son adversaire mais elle tremblait tant qu’elle craignit de manquer son coup.

Il n’y avait cependant pas le temps de délibérer, car l’Apache, avec un nouveau cri de fureur, bondit vers la porte. Là l’obscurité de la maison le força à s’arrêter.

Cette halte fut le salut de Marion et la mort de l’Indien.

Encadré dans la porte, se tenait le hideux assassin, et sans une autre seconde d’hésitation, Marion leva le fusil et tira.

Une forte détonation retentit suivie d’un cri horrible, et l’Apache tomba lourdement sur le plancher de billots, le sang s’échappant à flots de sa poitrine.

Immédiatement Marion jeta par terre son arme, saisit son enfant et courut à la porte, passant en frissonnant sur le corps repoussant du sauvage.

À ce moment, une dizaine d’Apaches hurlants s’élancèrent des taillis du côté-est de l’habitation, et accoururent avec des cris de triomphe et de fureur vers la chaumière.

Marion les attendait, car au moment où le cri de sa victime avait retenti, elle avait entendu les exclamations des sauvages qui s’approchaient et allaient rendre sa fuite impossible.

Saisie d’une inexprimable horreur, elle se mit à courir pour s’échapper quand même. Soudain un cri strident et particulier retentit dans l’espace et arrêta la horde d’Apaches qui