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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/35

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Le vieil éclaireur s’était occupé à ramasser du bois sec pour allumer son feu, puis ouvrant son sac, il avait commencé à préparer son frugal repas.

Comme le cheval, l’homme restait de temps en temps sans remuer, écoutant attentivement pour essayer de saisir les bruits inaccoutumés ou suspects qui pourraient indiquer la présence du danger, pendant que ses yeux perçants scrutaient les ombrages d’alentour.

« Vieux Rocher » comptait beaucoup sur l’instinct de son cheval. Souvent celui-ci, pendant leurs courses, sentait l’approche du danger et ne manquait jamais d’avertir son maître, qu’il fut endormi ou éveillé.

« Vieux Rocher » ayant préparé son souper, le mangea avec appétit, arrosant ses aliments d’une bonne tasse de café (breuvage favori de l’homme des plaines).

Ceci fait, le vieil éclaireur éteignit son feu, après avoir allumé sa pipe de bois, puis s’assit sur sa selle, tout près des couvertures qu’il avait étendues sur l’herbe.

Il fuma silencieusement, jouissant énormément de ce repos bienfaisant après une longue marche.

À part le bruit que faisait « Pieds légers » en tondant l’herbe abondante de la prairie, et à part le murmure des eaux et le hurlement d’une panthère ou le cri d’un hibou, le silence le plus complet régnait autour de lui.

« Vieux Rocher » resta ainsi environ une heure, muet et immobile, pendant que les ténèbres envahissaient le bois, mais la lune éclaira bientôt de sa lumière argentée tout le camp du vieil éclaireur.

Soudain, un sifflement semblable à celui d’un oiseau retentit au-delà du Rio Concho.

« Pieds légers » leva vivement la tête en faisant entendre un ronflement particulier et « Vieux Rocher » sauta sur ses pieds comme s’il eut reçu un choc électrique.

— Du diable, si ce n’est pas le Caddo ! s’écria-t-il, trans-