Aller au contenu

Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les deux coursiers se reconnaissaient, et que souvent ils avaient été compagnons et avaient voyagé ensemble.

Le cheval noir sortit d’un bond du taillis. C’était un animal de grande beauté.

Sur son dos se tenait un sauvage peint et la tête ornée de plumes.

L’homme rouge sauta à terre et son cheval alla faire des caresses à « Pieds Légers. »

Le fils de la forêt se tenait droit comme un pin des montagnes, les bras croisés sur sa large poitrine nue et bariolée de rouge. Trois plumes d’aigle surmontaient sa tête protégée par de longs cheveux noirs nattés et ornés de coquillages, de dents de bêtes sauvages et de breloques argentées qui brillaient au clair de la lune.

Des raies vermillon et noir entremêlées de blanches sillonnaient sa poitrine et lui donnaient une apparence presque hideuse. Mêmes lignes d’ocre et de vermillon mais plus minces sous ses yeux noirs et perçants.

Ses traits étaient moins accentués que ceux des autres sauvages d’Amérique. Il était nu jusqu’à la ceinture et portait un revolver et un couteau à scalper.

Il portait aussi des guêtres de peau de daim et une culotte d’une étoffe de couleur voyante. Ses pieds étaient petits pour ceux d’un sauvage et chaussés de mocassins garnis de perles.

Une carabine, un carquois, des flèches et un arc reposaient sur son dos. Le carquois, les guêtres et la ceinture étaient frangés de chevelures noires évidemment enlevées des têtes de sauvages hostiles à sa tribu.

— « Chat Rampant » est venu ! Son cœur est content, car il a trouvé son frère blanc ! dit-il, en rompant, le premier, le silence.

« Vieux Rocher » tendit sa main et elle fut pressée sur la poitrine bariolée du Caddo ; l’éclaireur imita cet acte, signe de paix et de gratitude dans la prairie.