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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/38

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— J’suis si content de voir ton joli minois, dit « Vieux Rocher » et de te serrer la patte ! J’suis arrivé un peu avant le temps ! Y a-t-il du nouveau dans le pays d’en haut ?

— Les Comanches chassent buffles. Se battent pas ! Mon frère blanc a-t-il passé sur la piste des Apaches ?

J’n’ai pas vu de trace de mocassins apaches ici ni une marque de mustangs pécos. Pourquoi ? Penses-tu que j’ai arraché un cheveu depuis que nous nous sommes serrés la main et séparés.

Le Caddo, ne paraissant pas entendre les derniers mots de son compagnon blanc, demanda vivement et avec plus d’anxiété que d’ordinaire :

— « Vieux Rocher » a-t-il vu nos amis blancs des bords du Concho ?

— Non ! comment les voir, j’arrive d’en bas du pays ! Pourquoi ? As-tu entendu dire que quelque chose leur était arrivé ?

— Mon frère blanc n’a pas vu feu en haut du Concho après soleil couché ?

— J’ai pas vu de feu, Caddo ! De quoi veux-tu parler, morbleu ! Allons, crache-le vite ! Que veux-tu dire ? Et qui était avec toi quand tu as traversé l’eau tout à l’heure ?

La réponse à cette question fut l’apparition d’une belle jeune femme indienne qui était restée jusque-là derrière les buissons, assise sur son cheval. Son mustang bondit en avant et vint se placer près des deux trappeurs. La figure de « Vieux Rocher » prit une expression de vif plaisir mêlé de surprise en l’apercevant, mais de suite il lui tendit la main en disant :

— J’veux manger des serpents et de la chair de busard pendant des siècles si ce n’est pas là « Yeux d’étoiles » ! T’as causé une rude surprise au bonhomme, tout de même, ma fille.

— J’ai cru avoir entendu la voix de mon ange gardien me souffler à l’oreille que « Vieux Rocher » devait se mettre en route et même sur le sentier de la guerre, répondit l’indienne.

— Es-tu partie toi-même en guerre avec « Chat rampant ? »