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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/44

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caine. Maintenant il est perdu, hormis que je reçoive mon coup de mort en les enlevant du camp Apache, ce qui est risqué et pas facile à faire.

Pour le chef, ce discours était long et inutile, mais il comprenait les sentiments de « Vieux Rocher » et savait qu’il était presque fou de chagrin et d’anxiété.

Quand le vieil éclaireur eut fini, le Caddo parla ainsi :

— « Chat Rampant » est sur le sentier de la guerre. Apaches ont pris ses amis blancs. Un chef Caddo ne s’assied pas quand ses frères blancs sont dans camp ennemi. « Chat Rampant » va aller sur piste des Apaches. « Yeux d’Étoiles » ira sur piste aussi car elle aime beaucoup femme blanche et petit aussi. Nous allons sauver Munroe et sa femme. Sauver le petit aussi. Viens ! Mon frère blanc cherchera piste l’autre côté de Concho pendant que « Yeux d’Étoiles » restera avec mustangs. « Chat Rampant » cherchera traces avec frère blanc. J’ai parlé.

— Que le Grand Esprit te bénisse, Caddo, reprit « Vieux Rocher. J’savais que tu étais bon et droit, mais j’ne voulais pas te demander de te mettre sur la piste des Apaches. « Yeux d’Étoiles » ne doit pas venir, qu’elle aille au camp Johnston attendre notre retour.

— « Yeux d’Étoiles » ira avec son chef, reprit la jeune indienne d’un ton décidé.

Cette réplique mit fin à la discussion.

Le Caddo et le vieil éclaireur traversèrent alors la rivière pour aller examiner les traces laissées par les Apaches. Ils virent que Munroe avait tué un grand nombre d’Apaches, mais qu’il avait été fait captif pour être torturé tandis que sa femme devait être réservée à un sort encore pire ; ils crurent aussi que l’enfant serait tué aussitôt que ses cris incommoderaient les sauvages.

Les Apaches amèneraient-ils les captifs dans leur village pour les torturer ou accompliraient-ils cette œuvre diabolique à leur premier campement ?

Dans le premier cas il y avait espoir de délivrance ; dans le second les secours arriveraient trop tard.