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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/68

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Elle me regarda fixement.

Eles-vous du pays de ma mère ? Venez-vous d’Angleterre ? —Oui, l’Angleterre est mon pays.

—Alors, embrassez-moi, si vous le voulez bien. Elle me présenta d’abord une joue, puis l’autre, à la façon française, tandis que je me baissais et les touchais de mes lèvres. Peutêtre qu’elle vit sur le visage du gars un léger dépit à cause de cette caresse, car elle mit sa main dans la sienne, et l’entraîna, en lui disant :

—Viens, Gustave, jouons encore à cache-cache. ’ —Mes enfants, emportez ces fruits, leur criai je., Le gars détourna la tête, mais ne bougea que quand Stéphanie revint vers moi ; il lui fit signe alors de s’en retourner et se saisit du petit panier.

—Es-tu aussi étranger Gustave ? lui demandai- —Non, je suis Ardennais.

—Alors, tu n’est donc pas le frère de Stéphanie ? remarquai-je un peu surpris.

—Non pas son frère 1 Vous vous trompez ; je n’ai de sœur que Stéphanie.

Gustave s’enfuit, et je pris plaisir à observer ces deux beaux enfants dans leur course à travers la longue avenue, jusqu’à ce qu’ils eurent disparu sous un dais de feuillage. Comme je chevauchais une heure plus tard dans la petite rue du village, le médecin saisit la bride de mon cheval. —Je vous attendais il y a longtemps, s’écria-t-il ; mais enfin, grâce au ciel, vous arrivez dans le bon temps. —Qu’y a-t-il ? Qu’est-il arrivé ?

—L’Anglaise—le mystère de notre village—est mou-ante... Cela dure depuis douze ans.

—Mon cher ami, m’empressai-je de répondre, c’est ma première visite à Saint Elme, et je ne sais rien des mystères de votre village.

C’était vrai ; nous nous étions rencontrés le médecin et moi, pour la première fois à Bruxelles, et c’était dans cette ville qu’il m’avait invité à passer quelque temps chez lui à -*nt Elme. *