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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/73

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de Stéphanie, et les mains amaigries de la mourante furent placées sur. la tête de chacun des enfants. —Ne vous oubliez pas l’un l’autre, chers enfants, tant que vous vivrez. Stéphanie, n’abandonne pas Gustave. Ne permets pas que l’orgueil .....

Mais le cours troublé de la vie’s’achevait rapidement et ses lèvres restèrenvjmmobiles. Un autre murmure s’en échappa : Stéphanie l mon amour l mon amour 1

Sa tète -se renversa, et nous éloignâmes les enfants. Deux jours se sont écoulés depuis les événements que je viens tic relater. Le comte von H... se tient près du cercueil de sa femme et se penche sur le visage de la morte. Quelles sorit tes pensées ? Je ne le sais, mais sur son front et ses lèvres tremblantes, je lis le remords et »a honte. Stéphanie se tenait près de lui, fière et silencieuse. Le chagrin .avait donné au visage de l’enfant, naturellement pâle, la blancheur de la neige, et sa beauté avait l’apparence étrange et solennelle de la mort. Ses grands yeux noirs se fixait sur son père ; son regard exprimait à la fois le ressentiment, la surprise et la crainte. Il se tourna soudainement vers elle et la serra dans ses bras dans l’explosion d’un chagrin immense, qu’un homme peut ressentir une fois dans sa vie,—peut-être deux,—mais pas plus.

Je n’avais pas lé droit d’assister à cette scène ; je fermai doucement la porté et je m’éloignai de la maison. Sur la fin du jour, un corbillard sur lequel était placé un grand cercueil recouvert dç velours, arrivait de quelque ville éloignée, et la. pauvre dame qui avait vécu’si humblement ; fut ramenée avec faste pour être f iacée, morte, parmi ceux qui, vivante, l’avait dédaignée. *

Ce fut après le départ du triste cortège que le comte vint à moi et me demanda la favr «t de lui accorder quelques moments d’entretien.

Je viens, monsieur, nie dit le comte, pour chasser de votre