Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bêtes blessées d’à des détonations d’armes à feu, firent retentir les échos d’alentour. À travers tout ce vacarme, on distinguait parfaitement le galop d’un cheval lancé à toute vitesse.

Le pauvre torturé sut qu’il était sauvé.

Le changement fut si subit, si inattendu, qu’il s’évanouit encore au milieu des sons discordants qui retentissaient dans l’ombre, autour de lui.


CHAPITRE III
SUR LA FRONTIÈRE


Nous avons déjà parlé d’un ruisseau boisé situé vers le nord à peu de distance du lieu où l’homme torturé avait été exposé à mourir de faim et de soif avec son enfant, à être dévoré par les loups ou écrasé par des troupeaux de buffles.

Ce ruisseau était un affluent du Rio Concho, et sur la rive nord, à quinze milles de l’endroit que nous venons de quitter, se trouvait le camp Johnston, poste du gouvernement sur la frontière.

Vers l’est, à dix-huit milles plus loin, les eaux de cette petite anse rejoignaient celles du Rio Concho.

Sur le triangle boisé formé par la réunion de ces deux cours d’eau était située une maison de billots complètement cachée à la vue et placée à un endroit qui semblait la mettre à l’abri des rouges maraudeurs des plaines.

Une bande armée aurait pu camper sur la rive opposée du Concho, et même pour les maraudeurs des montagnes apaches, la maison de billots aurait été invisible, car elle se trouvait située dans un petit rond-point naturel, à mi-chemin entre les ruisseaux et la ligne extérieure du bois, et aussi à une petite distance de la rivière et de son affluent.

Des mousses pendantes, d’épais taillis et du feuillage formaient une voute et un mur complets au-dessus et autour de la demeure.

Cependant, c’était loin d’être un lieu sûr pour y établir sa résidence, et à l’époque de notre histoire, c’était sur la fron-