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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/9

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tière l’habitation la plus éloignée.

Cette petite maisonnette, enfoncée comme un nid dans son épais feuillage et décorée d’un petit balcon, avait fait la meilleure impression sur Marion Munroe lorsque son jeune époux l’y avait amenée. C’était après un long et fatigant voyage du Fort Mason, où Munroe, étant employé comme éclaireur et comme chasseur, avait su gagner l’affection et s’assurer la main de cette perle de l’ouest.

Il y avait un an qu’ils habitaient là quand notre histoire commence, et pendant ce temps un joli petit garçon leur avait été donné pour faire la joie de la famille et embellir la maisonnette isolée.

Madison Munroe était renommé comme éclaireur et comme coureur de plaines : il était généralement appelé Munroe « l’Enragé » à cause de la fureur avec laquelle il se battait contre les Sauvages. Il avait de bonnes raisons pour la haine qu’il portait à ces bouchers des plaines, car ses parents avaient été tués et mutilés par eux et leur demeure brûlée alors qu’il était encore tout jeune. Munroe avait échappé au sort de son père et de sa mère parce qu’à ce moment il était absent, étant allé à la pêche. Il entendit cependant les cris féroces des Sauvages et se traîna à travers les bois, se cachant prudemment dans les taillis, car il se voyait exposé à une mort certaine si les démons rouges le découvraient.

De sa cachette il avait été témoin du meurtre de ses parents et de la destruction du foyer paternel ; quoique jeune encore il avait juré qu’il les vengerait, serment qu’il n’oublia jamais, comme ceux qui furent ses compagnons peuvent en rendre témoignage. Un oncle l’avait envoyé à l’école à San Antonio, et vu sa remarquable intelligence il n’avait pris que très peu de temps à s’instruire. Il retourna bientôt sur les frontières, pensant toujours à son serment. C’était pour accomplir ce vœu que le jeune Munroe avait adopté la vie d’éclaireur, préférablement à la vie retirée et paisible qui lui était offerte.

Il avait déjà recueilli maintes chevelures d’Apaches et de Comanches, trophées d’habileté et de bravoure, lorsqu’il