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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/81

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m’aimait, qui jouait avéc moi dans les bois, elle n’est pas morte, je l’ai vue s’en aller avec son père, et elle m’» dit : Gustave, je reviendrai, attends-moi. Elle tiendra par ale, elle reviendra me voir. Tu peux t’en aller, étranger. T’t vois que j’attends dans le bois - jusqu’à ce que Stéphanie revienne. Lorio I lorio ! Ah l les loriots et moi sommes de grands amis. Elle aime les loriots... Mais le coucou est parti.... Ici il fit éclater la vieille chanson : “ Coucou là là,—coucou là là,” et il se mit à errer dans la longue avenue, jusqu’à ce‘que mes yeux l’eussent perdu de vue parmi les feuilles et aans l’ombre des grands arbres.

Mon ;ami, le médecin de Saint-Elme, me conta sa triste histoire.

—Le pauvre Gustave se rendit au Séminaire, mais s’aperçut vite qu’il n’avait aucune vocation pour la prêtrise. Au bout de trois ans, ayant refusé de rentrer dans les ordres, il s’en revint-à Saint-Elme, l’esprit assez cultivé, mais étrangement troublé. L’amour qu’il avait eu enfant pour Stéphanie, prenait avec les années une autre tournure et devenait de la passion sans espoir. Sa seule pensée était de la revoir. Il attendit patiemment une année,, espérant toujours qu’il aurait quelque nouvelle, mais aucune ne lui vint ; alors la fièvre, >.ne fièvre d’agitation, d’inquiétude, le prit et il quitta tout à coup le village. Par quel étrange magnétisme sut-il que Stéphanie l’aimait, et désirait, au sein des splendeurs de la richesse, revoir son camarade et les bois de son enfance ? Je ne puis vous le dire ; cependant il est certain qu’il en était ainsi, et son cœur le savait. Malgré qu’il errât de ville en ville à larecherche de Stéphanie, i’ ne se rencontrèient pas. Il était si ignorant du monde, si pauvre, si abandonné, qu’il n’y a pas à s’étonner si se° recherches furent vaines. 11 ne savait même pas le nom de ïamille de Stéphanie. Vourvous souvenez que le comte ne le révéla qu’à nous deux. A la fin ils se rencontrèrent : lui le pauvre vagabond des rues, elle la reine de quelque fête ’oyale prenant plxce dans son carosse armorié. Il la reconnaît, il s’élance vers, la voiture en criant : “ Stéphanie I Stéphanie 1” Les gendarmes le repoussent et