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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/88

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Tout & coup à ses yeux qui cherchent le chemin Avec je ne sais quoi de lugubre et d’humain Une sombre masure apparais décrépite ÿï lumière, ni feu ; la porte au vent palpite, Sur les murs vermoulus branle un toit hasardeux ; La bise sur ce toit tord des chaumes hideux, Jaune ? sales, pareils aux grosses eaux d’un fleuve. “ Tiens 1 je ne pensais plus à cette pauvre veuve, Dit-elle ; mon mari, l’outre jour, la trouva Malade et seule ; il faut voir comment elle va. ” Elle frappe à la porte, elle écoute ; personne Ne répond. Et Jeannie pu vent de mer frissonne. “ Malade 1 et ses enfants ! comme c’est mal nourri ! . Elle n’-en a que deux, mais elle est sans mari.” Puis, elle frappe encore. "Hé I voisine ! ” elle appelle. Et la maison se tait toujours. " Ah ! Dieu ! dit-elle, Comme elle dort, qu’il faut l’appeler si longtemps ! ” La porte, cette fois, comme si, par instants, Les objets étaient pris d’une pitié suprême, Morne, tourna dans l’ombre et s’ouvrit d’elle-même. Elle entra. Sa lanterne éclaira le dedans Du noir logis muet au bord des flots grondants. L’eau tombait du plafond comme des trous d’un crible. Au fond était couchée une forme terrible ; Une. femme immobile et renversée, ayant Les pieds nus,*le regard obscùr, l’air effrayant ; Un cadavre ;—autrefois, mère joyeuse et forte ;— Le spectre-échevelé de la misère-morte ; Ce qui reste du pauvre après un long combat, Elle laissait, parmi la paille du çrabat,