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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/89

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Son bras livide et froid et sa main déjà verte Pendre, et L’horreur sortait do cetto bouche ouverte D’où l’âme en s’enfuyant, sinistre, avait jeté Ce grand cri do la mort qu’entend l’éternité 1 Près du lit où gisait la mère do famille, Deux tout petits enfants, le garçon et la fille, Dans le mémo berceau souriaient endormis. La mère, se sentant mourir, leur avait mis Su mante sur les pieds et sur le corps sa robe. Afin que, dans cette ombre où la mort nous dérobo, Ils ne sentissent plus la tiédeur qui décroît, Et pour qu’ils eussent chaud pendant qu’elle aurait froid. VII

Comme ils dorment tous deux dans le berceau qui tremble ! Leur haleine est paisible et leur front calme. H semble ’Que rien n’éveillerait ces orphelins dormant, Plus même le clairon du dernier jugement ; Car, étant innocents, ils n’ont*pas peur du juge. Et la pluie au dehors gronde comme un déluge. Du vieux toit crevassé, d’où la rafale sort, Une goutte parfois tombe sur ce front mort, Glisse sur cette joue et devient une larme. La ’ague sonne ainsi qu’une cloche d’alarme. La morte écoute l’ombre avec stupidité. Car le corps, quand l’esprit radieux I’b quitté,