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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/102

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II

Chaque fois que Beaumarchais a entendu autour de lui la rumeur de la mésestime publique, il s’est demandé comment, après avoir tant aimé les siens et tant obligé ses amis, il était le plus décrié et le plus calomnié des hommes. Vingt fois dans ses Mémoires contre Goëzman, contre Kornman, contre Lecointre, il a fait son examen de conscience et toujours il a conclu par cette interrogation qui n’était pas un simple artifice oratoire : « Comment donc arrive-t-il qu’avec une vie et des intentions toujours honorables, un citoyen se voie aussi violemment déchiré ? qu’un homme gai, sociable hors de chez lui, solide et bienfaisant dans ses foyers, se trouve en butte à mille traits envenimés ? C’est le problème de ma vie ; je voudrais en vain le résoudre. » Essayons de découvrir la solution qu’il n’a pas trouvée, et pour cause.