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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/160

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BEAUMARCHAIS.

les deux municipaux qui avaient levé les scellés). — Monsieur, je brûle de vous le dire et le voici. » Je prends l’une après l’autre toutes les pièces que l’on vient de lire. Je n’étais pas à la moitié, que M. Panis s’écria : « Messieurs, c’est pur ! c’est pur ! Ne vous « semble-t-il pas ainsi ? » Tout le bureau s’écria : « C’est pur ! Allons, messieurs, c’est bien assez. Il y a quelque horreur là-dessous. » — On décide donc de donner à Beaumarchais une attestation honorable de civisme et de pureté. — « Un M. Berchères, secrétaire, dont les regards bienveillants me consolaient et me touchaient, écrivait cette attestation, lorsqu’un petit homme aux cheveux noirs, au nez busqué, à la mine effroyable, vint parler bas au président… Vous le dirai-je, ô mes lecteurs ? C’était le grand, le juste, en un mot le clément Marat. Il sort. M. Panis, en se frottant la tête avec quelque embarras, me dit : « J’en suis bien désolé, monsieur, mais je ne puis vous mettre en liberté. Il y a une nouvelle déclaration contre vous — » Et on ordonne de nouvelles perquisitions.

Le tableau — il y en a beaucoup de semblables dans les Six Époques — est d’une belle touche, sobre et puissante.