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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/183

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SES MÉMOIRES ET SON THÉÂTRE.

çais ; il a aussi perfectionné la mise en scène et il a donné un tour nouveau au dialogue de la comédie.

En bon disciple de Diderot, il attachait une grande importance à la vérité du décor et du costume. En tête de chacune de ses pièces, il décrivait avec un soin minutieux le vêtement de ses personnages. Avant chacun des actes, il indiquait comment le tableau devait être conçu et il en énumérait tous les accessoires, jusqu’aux cordons de sonnette « dont on fera usage ». Toujours comme Diderot, il croyait que l’intérêt de l’action devait être soutenu par des pantomimes appropriées, des « jeux d’entr’acte ». Cette dernière innovation a échoué. Mais, par son souci constant d’une mise en scène vraie et adroitement réglée Beaumarchais a donné au théâtre moderne le prestige de l’illusion scénique.

« Si par malheur j’avais un style, écrivait-il dans la Préface de la Folle journée, je m’efforcerais de l’oublier quand je fais une comédie ; ne connaissant rien d’insipide au théâtre comme ces fades camaïeux où tout est bleu, où tout est rose, où tout est l’auteur, quel qu’il soit. Lorsque mon sujet me saisit, j’évoque tous mes personnages et les mets en situation…. Ce qu’ils diront, je n’en sais rien, c’est ce qu’ils feront qui m’occupe. Puis, quand ils sont bien animés, j’écris sous leur dictée rapide, sûr qu’ils ne me