Aller au contenu

Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III

« Ce qui multiplie les libelles, écrivait plus tard Beaumarchais, c’est la faiblesse de les craindre. » On les craignait beaucoup à la cour de France ; ils étaient donc innombrables. La grande fabrique était à Londres.

Parmi les aventuriers français à qui l’Angleterre donnait alors l’hospitalité, se trouvait Theveneau de Morande. Cet homme de bien avait dû quitter la France, à la suite de toutes sortes de désordres, d’escroqueries et de scandales. Sa vie à Londres était celle d’un Arétin sans faste. Déjà la publication du Gazetier cuirassé l’avait rendu redoutable, quand on apprit à Versailles qu’il se préparait à publier les Mémoires secrets d’une fille publique. C’était un pamphlet contre la du Barry. On devait, dit-on, y lire quelques dialogues édifiants entre Chonchon et le roi et on devait y voir comment, au saut du lit, Chonchon se faisait présenter ses pantoufles par