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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/87

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CHAPITRE II

LES DEUX RÉPUTATIONS
DE BEAUMARCHAIS

Peu d’hommes, autant que Beaumarchais, furent « ballottés au scrutin de l’opinion publique ». Telles sont ses expressions. De son vivant, il fut diffamé, outragé, déchiré. Aux heures mêmes où il parut populaire, il ne soulevait dans la foule qu’un bruyant engouement, dont l’estime était absente.

Selon l’auteur du Mémorial de Sainte-Hélène, « l’empereur avait constamment repoussé Beaumarchais, en dépit de tout son esprit, lors de son consulat, à cause de sa mauvaise réputation et de sa grande immoralité ». On a fait remarquer justement que Beaumarchais était mort sous le Directoire. Les souvenirs de Napoléon ou ceux de Las Cases n’étaient donc pas tout à fait exacts. Il n’en est pas moins vrai que l’opinion exprimée dans le Mémorial était partagée par presque tous les contemporains