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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/88

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BEAUMARCHAIS.

de Beaumarchais. Là-dessus, le Mémorial a raison.

La belle étude de Loménie, Beaumarchais et son temps, a détruit des calomnies et revisé des jugements ; a-t-elle réhabilité le personnage ? Jules Sandeau, recevant Loménie à l’Académie française, disait : « Il manquera toujours à la mémoire de Beaumarchais cette fleur d’estime que ne remplacent ni la renommée ni la gloire, et qui s’appelle tout simplement la considération ». Et les historiens ont continué d’instruire le procès de Beaumarchais. Ils ont fait dans les Archives autrichiennes de fâcheuses découvertes. Un Allemand, M. Bettelheim, a composé une biographie volumineuse, consciencieuse, et d’une sévérité un peu lourde. En France, M. Lintilhac a répondu par une ardente apologie. Et je passe bien d’autres publications de moindre importance. Or, après avoir tout lu et tout pesé, nous demeurons de l’avis de Jules Sandeau.

Défendant la mémoire de Beaumarchais contre ses détracteurs, Fontanes écrivait dans le Mercure : « Tout homme qui a fait du bruit dans le monde a deux réputations. Il faut consulter ceux qui ont vécu avec lui pour savoir quelle est la bonne et la véritable. »

Suivons le conseil de Fontanes : interrogeons ceux qui ont vécu dans l’intimité de Beaumarchais ; nous connaîtrons ainsi l’une de ses réputations. Mais, ensuite, examinons l’autre, la mauvaise ; elle est, hélas ! tout aussi justifiée.