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Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/347

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sens. Est premier : 1o ce qui est supposé par autre chose et ne suppose pas cette autre chose ; 2o ce qui est antérieur dans le temps ; 3o ce qui a le plus de valeur ontologique. 1o C’est, nous le savons, une nécessité qu’il y ait perpétuellement du mouvement. La nature, tendant toujours au meilleur, satisfera à cette nécessité par un mouvement continu plutôt que par une consécution de mouvements, pourvu seulement qu’un mouvement continu soit possible. Supposons pour le moment, sauf à donner plus tard une démonstration, et cette possibilité, et que le mouvement continu ne peut être qu’une translation. Comme aucun mouvement ne saurait se produire sans reposer sur le mouvement continu, si le mouvement continu est une translation, la translation sera donc première. 2o Les êtres éternels, puisqu’ils ne naissent ni ne varient, ne peuvent se mouvoir que du mouvement local. Il est vrai que, si nous considérons des individus générables et corruptibles, la génération apparaît comme le premier des changements : car, avant de subir l’accroissement et l’altération, il faut d’abord que les sujets existent, et le mouvement local est même celui que chaque animal possède en dernier lieu. Mais, outre qu’un individu engendré suppose avant lui un générateur appartenant à la même espèce et que celui-ci, animal adulte, jouissait déjà du mouvement local, il n’est pas possible de s’en tenir à la considération des sujets engendrés ; car, si le mouvement ne comportait que de tels sujets, le mouvement ne serait pas éternel, ce qui est impossible. Par conséquent, non seulement aucun des mouvements consécutifs à la génération, accroissement, altération, et, ajouterons-nous, mouvement local de l’individu, enfin corruption, ne saurait être premier, mais la génération même ne saurait être première. 3o Ce qui, suivant l’ordre chronologique, apparaît le dernier dans le développement des êtres engendrés est ontologiquement le premier : tel est le cas du mouvement local. D’autre part, ce mouvement est le seul qui n’ajoute ni n’enlève rien à l’essence des êtres, différant en cela de l’accroissement et de l’altération. Enfin ce mouvement est celui que nous attribuons au moteur se mouvant lui-même, c’est-à-dire à