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Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/375

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fications dernières les mouvements locaux, les altérations, les générations et les destructions. C’est surtout dans les Météorologiques, dont le 4e et dernier livre, assez différent des autres, a pour objet propre, non plus les phénomènes qui se passent autour de la terre, mais les phénomènes qui s’accomplissent sur la terre et à l’intérieur de la terre, qu’il faudrait chercher la physique spéciale d’Aristote, celle où il s’efforce de suivre les faits et de les serrer de près. Tout ce qu’il convient de faire, c’est de signaler la différence assez marquée qui sépare cette physique spéciale des spéculations générales de l’auteur. D’une part, quoique la dialectique n’en soit pas absente, l’expérience y occupe une grande place, et, d’un autre côté, les causes auxquelles l’explication des phénomènes est demandée sont souvent moins des causes formelles et finales que des causes motrices et matérielles. Il y a là, en dehors de la philosophie, c’est-à-dire en dehors des recherches conduites par la méthode notionnelle, les rudiments, confus sans doute et obscurs et erronés, mais en revanche déjà très abondants, d’une physique expérimentale[1].

Avec les mixtes nous sommes parvenus au degré le plus élevé du monde terrestre inanimé. Nous passons ensuite au monde des vivants. Ce n’est pas dans ce domaine, comme on sait, que le génie d’Aristote a le moins brillé. Souvent des biologistes de profession ont célébré l’étendue des connaissances d’Aristote et la profondeur de ses vues. Certaines parties de l’Histoire des animaux et surtout les traités des Parties des animaux et de la Génération des animaux sont rangés par ces biologistes au nombre des ouvrages qui font le plus d’honneur à l’esprit humain[2].

Résumons d’abord la conception aristotélicienne de la vie. « Parmi les corps naturels, dit Aristote, les uns ont et les autres n’ont pas la vie. Nous appelons vie le fait de se

  1. Voir G. Rodier, La physique de Straton de Lampsaque (1891), p. 124-127. Cf. aussi plus haut, p. 79 et p. 259.
  2. Voir, par exemple, G. Pouchet, La biologie aristotélique (1885).