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ainsi qu’a compris Simplicius, mais Zeller estime, avec raison semble-t-il, que le renvoi de l’Éthique s’applique à un passage du dialogue π. δικαιοσύνης et le renvoi du De caelo à un passage du π. φιλοσοφίας[1].

De la classification des écrits d’Aristote en publiés et non publiés ou à peine publiés, nous sommes amenés à celle qui divise les écrits du philosophe en exotériques et ésotériques car c’est peut-être la même classification sous des titres différents. Mais le vrai sens de l’expression ἐξωτερικοὶ λόγοι a été et est encore notoirement l’objet de discussions assez délicates. Comme dans la question précédente, nous nous occuperons d’abord des témoignages extérieurs, puis des textes d’Aristote. — À l’exception de deux commentateurs néo-byzantins de l’Éthique à Nicomaque, Eustratius et Héliodore de Pruse, qui entendent par ἐξωτερικοὶ λόγοι, le premier, l’opinion commune (λόγους, οὕς ἔξω τῆς λογικῆς παραδόσεως τὰ πλήθη φασί), le second, des discussions orales (ἀπὸ στόματος πρὸς τοὺς ἐντυγχάνοντας)[2], on peut dire que tous les auteurs anciens pensent que cette expression désigne une classe particulière des écrits d’Aristote. — Le texte le plus détaillé que nous possédions sur la classification des écrits d’Aristote est celui d’Élias, commentateur du vie siècle, dans le préambule d’un commentaire des Catégories qu’on attribuait autrefois à David. Il est probable qu’il puise dans Ammonius ; car, d’une part, il renvoie à propos d’une question connexe au commentaire d’Ammonius sur le Περὶ ἑρμηνείας, et, d’autre part, il est tout à fait d’accord avec le commentaire sur les Catégories faussement attribué à Ammonius, mais pourtant dérivé du véritable commentaire d’Ammo-

  1. Simplicius De Caelo 288, 31. Heiberg (Schol. 487 a, 3) ; cf. le texte de Philopon cité plus haut, p. 18, n. 2. — Ch. Thurot, op. cit., p. 219. — Voir Zeller, p. 112, n. 3 et 144, n. 1.
  2. Cf. Zeller, p. 415, n. 1. Les commentaires d’Eustratius (environ 1050-1120) et d’Héliodore (vers 1367) ont été publiés par G. Heylbut dans la collection des Commentaria, vol. XX (cf. p. 298, 28-31) et vol. XIX, pars 2 (p. 23, 38). Ce dernier commentaire était autrefois attribué à Andronicus de Rhodes ; cf. plus bas, p. 62.