Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/85

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des animaux ne peut avoir été écrite avant le moment où les Macédoniens ont vu des éléphants, c’est-à-dire avant la bataille d’Arbèles (331)[1].

Pour ce qui est de la date propre de chacun des écrits il n’y a pas un très grand intérêt à la déterminer, parce que la pensée d’Aristote, telle que nous la connaissons, est une pensée arrêtée et non pas en développement, comme celle de Platon. Toutefois il est possible d’arriver à quelques déterminations assez probables, parce que, malgré les renvois réciproques, le nombre de ces renvois est pourtant, dans la totalité, une quantité assez faible. D’autre part, il est naturel de penser que l’ordre systématique des matières a dû en principe déterminer l’ordre de composition. Pour ces raisons, les ouvrages de logique, à l’exception de l’Hermêneia, semblent être venus les premiers. Les Seconds analytiques annoncent expressément la Physique. Les Météorologiques disent d’une façon précise, au début, qu’après la Physique viennent, et dans cet ordre, le De caelo, le De generatione et corruptione, les Météorologiques. On ne peut décider si le Traité de l’âme, avec les Parva naturalia, vient avant les traités biologiques ou si c’est l’inverse. Enfin les traités sur la morale et la politique pourraient avoir précédé ceux qui concernent les sciences de la nature. Zeller pense que, pour obéir aux exigences de son système, Aristote, qui fait reposer la morale sur la physique, a dû écrire l’Éthique et la Politique en dernier lieu[2].


  1. Zeller, p. 154, n. 4.
  2. Zeller, p. 157, n. 2 ; 158, n. 4 ; 158 sq.