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Page:Hamelin - Le Système de Renouvier, 1927.djvu/29

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DEUXIÈME LEÇON
La première Philosophie : Partie pratique
Passage à la deuxième Philosophie


Nous avons exposé, dans notre précédente leçon, tout ce qui, dans la première philosophie de M. Renouvier, se rapporte à ce que Fichte appelle la représentation théorique et peut-être même avons-nous touché, en parlant de la liberté, à quelque chose de plus. Quoi qu’il en soit, il nous reste à nous occuper d’un certain nombre de vues sur l’histoire et de toute une morale, voire de toute une politique : c’est là ce que nous entendons par partie pratique de la première philosophie de M. Renouvier.

D’après les origines en partie saint-simoniennes de sa pensée et d’après ce que nous avons déjà dit de sa manière de comprendre la marche de cette histoire spéciale, l’histoire de la philosophie, on s’attend bien à ce que la conception du mouvement historique en général soit chez le Renouvier de la première période fortement empreinte non seulement de nécessitarisme mais d’un nécessitarisme tout optimiste, en un mot d’une ardente foi au progrès, au progrès fatal de l’humanité. Vico, nous dit le Manuel de philosophie moderne p. 368, a eu l’idée d’une science de l’histoire : mais cette idée, qu’il n’avait pas su réaliser, a été mise à exécution par les penseurs qui ont conçu l’idée du progrès. Grâce à eux l’histoire « tend à se constituer scientifiquement sur ses véritables lois ». Le Manuel de philosophie ancienne (I, p. 34), tient le même langage et il proclame avec plus de force et de détail la part prépondérante de Saint-Simon dans l’analyse, dans la mise au point de l’idée de progrès et dans la création