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Page:Hamelin - Le Système de Renouvier, 1927.djvu/44

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et Dieu. Mais la question vraiment intéressante que soulèvent ces idées est celle de savoir si elles répondent à des choses, et cette question n’appartient pas à la phénoménologie mais à l’ontologie. Reste à envisager un second aspect de la raison. Faculté des ensembles et des principes, elle est aussi, à cause de la corrélation des deux fonctions, faculté des parties et des conséquences et comme le raisonnement consiste à descendre des principes aux conséquences, la raison est la faculté de raisonner. Dans un paragraphe à part (§ 11) comme plus tard dans un chapitre à part du premier Essai, M. Renouvier donne la théorie du raisonnement et en général expose ce qu’on entend par le terme de logique au sens étroit. Si ce paragraphe ne contient rien que de rapide et d’ordinaire sur le syllogisme, il reprend, après l’article Expérience, bien qu’avec moins de force, une idée qui restera définitive pour M. Renouvier, à savoir que l’induction féconde s’identifie avec l’hypothèse, et surtout il ramène la déduction mathématique au syllogisme : il est vrai que ce n’est pas de la même manière que le Premier Essai ; ce n’est peut-être pas d’une manière moins heureuse.

Après l’étude de l’intelligence vient celle des deux autres fonctions : la force et l’amour. Mais ici l’auteur est très bref ; et, à propos de l’amour, se rebutant devant l’obscurité des phénomènes, il se borne à énumérer quelques notions fondamentales sans les présenter sous la forme ternaire des véritables catégories. Ce qu’il y a de plus remarquable dans ses deux catégories de la force, c’est qu’il regarde le devenir comme logiquement postérieur à la causalité : point de vue très éloigné de celui qu’il adoptera plus tard ; et c’est ensuite que, par contre, la première catégorie de la force est déjà formulée comme le sera plus tard celle de la causalité. Il y distingue trois termes : acte, puissance et force : la force lorsqu’elle paraît dans une chose produit déjà, elle est acte ou énergie, et d’autre part elle avait, elle a encore la puissance de produire ce qu’elle est maintenant en train de produire : elle est donc la synthèse de l’acte et de la puissance.

La dernière partie de l’article Philosophie est consacrée à l’ontologie. Il y a ici moins de nouveauté, moins d’éléments appe-