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Page:Hamilton, Jay, Madison - Le Fédéraliste, 1902.djvu/826

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appendice

abandonnés, et ceux qui peuvent être réservés ; et, dans l’occasion présente, cette difficulté était accrue par la différence qui existe entre les divers États au point de vue de leur situation, de leur étendue, de leurs habitudes et de leurs intérêts particuliers.

Dans toutes nos délibérations sur ce sujet, nous n’avons jamais perdu de vue ce qui nous semble le plus grand intérêt de tout véritable Américain : la consolidation de notre Union, de quoi dépend notre prospérité, notre félicité, notre sécurité, peut-être même notre existence nationale. Cette considération importante, sérieusement et profondément gravée dans nos esprits, a amené chaque État, au sein de la Convention, à se montrer moins rigoureux sur les points d’importance secondaire qu’il ne l’eût été sans cela ; et ainsi la Constitution, que nous vous présentons aujourd’hui, est le résultat d’un esprit d’amitié, de déférence mutuelle et de concession que notre situation politique spéciale rendait indispensable.

Cette Constitution rencontrera-l-elle l’approbation pleine et entière de tous les États ? C’est peut-être ce à quoi il ne faut pas s’attendre ; mais chacun considérera sans doute que, si son intérêt seul avait été consulté, les conséquences auraient été particulièrement désagréables ou dommageables pour les autres ; qu’elle soit susceptible d’aussi peu de critiques qu’il est raisonnablement permis de s’y attendre, c’est ce que nous espérons et ce que nous croyons ; qu’elle favorise le bien-être durable de ce pays si cher à nous tous, et assure sa liberté et son bonheur, c’est notre désir le plus vif. Avec grand respect, nous avons l’honneur d’être. Monsieur, de votre Excellence les très humbles et très obéissants serviteurs :

Par l’ordre unanime de la Convention.

George Washington, Président.

À son Excellence le Président du Congrès.