Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/101

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soie flottant autour d’elles, leur curieuse chevelure tassée haut et retenue en place par de nombreuses épingles émaillées et ornées de pierres, étincelant au soleil.

L’air était solennel ; et comme si le mouvement était celui d’une cérémonie, leurs voix s’élevaient et s’abaissaient en une harmonie prolongée d’une expression passionnée. Par moment, les trois groupes s’unissaient, les nuances des jupes de soie se mêlant en une flamme vive d’une splendeur barbare. Alors, un autre mouvement succédant, les dix-huit figures se séparaient et, en équilibre sur les pointes, se formaient en cercle en un ensemble imposant et rythmique, les bras se levant et s’abaissant, le corps se courbant et se balançant, dans une ondulation de rêve.

La danse résumait la poésie et la grâce du mouvement humain. Les attitudes élégantes des artistes étaient empreintes d’une douceur et d’une délicatesse délicieuses. Les longues robes de soie révélaient une grâce singulière d’attitude, et on contemplait les danseuses, qui étaient vêtues des pieds à la tête, non pas nues, impudiques et éhontées comme celles de nos parodies, avec un soulagement et un plaisir infinis. Il y avait de la puissance et de la logique dans leurs mouvements, une artistique subtilité dans leurs poses. Leurs robes flottantes accentuaient la simplicité de leurs gestes, la pâleur de leur visage n’était pas dissimulée ; leurs regards étaient timides ; leurs manières modestes. Les notes étranges et lugubres des singuliers instruments, la cadence incertaine du chant, le glissement des danseuses, l’éclat éblouissant des soies, les couleurs vives des jupes, la rougeur de la peau sous les vestes de soie, captivaient silencieusement et fortement le spectateur ; sou-