pour assurer sa position dans cette région. Par suite de ressources restreintes pour faire construire des navires et eu égard à sa désavantageuse position géographique, la Russie n’a pas eu les mêmes occasions d’augmenter sa flotte du Pacifique, qui se sont présentées pour le Japon. Effectivement, sinon en fait, la Russie est forcée d’entretenir quatre flottes. Malheureusement chacune est isolée des autres, des milliers de milles les séparant entre elles. Des escadres sont concentrées dans la Baltique, dans la mer Noire, dans la mer Caspienne et dans le Pacifique. L’escadre du Pacifique est d’établissement récent et de la construction la plus moderne. Elle remonte à 1898, époque où la Russie a inauguré sa politique d’expansion navale. Des commandes furent faites en France, en Allemagne et en Amérique, du charbon fut acheté à Cardiff, et en peu de temps le noyau d’une flotte puissante a été formé. Pour le moment, ces navires neufs sont défectueux sous divers rapports et des centaines d’ouvriers, de canonniers, d’ingénieurs ont été retirés de l’escadre de la mer Noire pour faire du service sur la flotte du Pacifique, accomplissant leur voyage par le chemin de fer transsibérien. À l’heure actuelle, et jusqu’à ce que la phase aiguë de la crise soit passée ou que la guerre ait été déclarée, la disposition de l’escadre russe du Pacifique est la suivante :
À Port-Arthur, les cuirassés d’escadre Petropavlovsk, Poltava, Sevastopol, Peresviet, Retvizan, Probleda et Tzarevitch ; les croiseurs de première classe Bayan, Askold, Pallada, Diana et Varyag ; les canonnières Bobr, Gremyashtchi et Koreetz ; les transports Amur, Yenissei et Angara ; les croiseurs-torpilleurs Vsadnik et Gadiamak, et les destroyers Bezshumni, Bezposhadni,