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— XIV —


Guys, l’artiste exulte devant la pâte et la sauce des fards, et il faut voir avec quelle délicatesse de touche, avec quelle légèreté de doigté, avec quelle bienfaisante caresse et quel doux à fleur de peau d’émailleuse, il pastelle et récrépit pour le déteindre ensuite par ses embrassades, le visage de la maîtresse qu’il s’est donné la tâche d’aimer !

J’ai à citer encore une grosse de poëmes : les Maigreurs où apparaissent dans une lueur d’apothéose les appâts enfantins des beautés maigres, un Offertoire original, un sonnet intitulé Fleur des fièvres d’une corruption troublante, un autre placé sous ce vocable Gros temps, puis les Beaux vices de Jane, les Buveuses de phosphore, les Vierges Byzantines, de suspectes madones qui se dressent sur le fond des banales iconostases avec leurs bas bosselés de pièces d’or, leurs joues préparées, leurs yeux liquides, leurs lèvres saignantes, mécaniquement traversées par un bout de langue, la Fourrure, l’une des pièces les plus joliment ciselées du livre et enfin, comme bonne bouche, l’Encens de foire, une belle description de Kermesse flamande, peinte à grandes touches et pleine de ces maniérismes exquis qui sont, comme je l’ai dit plus haut, l’une des marques distinctives du poète.