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Il y a parmi eux des espèces de prophètes, qu’ils nomment paygi. Ceux-ci parcourent le pays une fois par an, entrent dans les cabanes, et prétendent qu’un esprit, venant d’une contrée éloignée, les a doués de la faculté de parler avec toutes les tammarakas. Il leur a permis, disent-ils, de donner à ces idoles le pouvoir d’accorder tout ce qu’on leur demanderait. Chacun, désirant procurer cet avantage à sa tammaraka, leur fait fête : alors ils se mettent à boire, à chanter, et à faire toutes sortes de simagrées.

Ces prophètes font évacuer entièrement une cabane ; et toutes les femmes et les enfants sont obligés d’en sortir. Ils ordonnent alors à chacun de leur apporter sa tammaraka, après l’avoir peinte en rouge et ornée de plumes, afin de leur donner le pouvoir de parler. Ils se réunissent ensuite dans cette cabane. Les paygi se placent à l’extrémité supérieure, et plantent leur tammaraka dans la terre devant eux. Chacun en fait autant de la sienne, et offre un présent aux prophètes,