Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/44

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Ce qui nous avait déjà été annoncé par le capitaine Salaser (Salazar), qui était allé en Espagne avec le premier vaisseau, et retournait avec notre expédition.

Nous allâmes avec les sauvages dans leurs cabanes : ils nous traitèrent à leur manière et de leur mieux.


Comment je fus envoyé au vaisseau avec un canot rempli de sauvages.
CHAPITRE X.

Notre capitaine pria alors l’homme que nous venions de rencontrer d’envoyer un canot de sauvages au vaisseau, pour lui ordonner de venir le joindre. Il me fit partir avec eux ; car il y avait déjà trois jours que nous étions absents, et l’équipage ne savait pas ce que nous étions devenus.

Quand je fus arrivé à une portée de mousquet du vaisseau, ceux qui s’y trouvaient jetèrent de grands cris et se mirent en défense sans vouloir me permettre d’approcher plus près, me demandant comment il se faisait que je vinsse ainsi seul dans un canot de sauvages, et où étaient les autres. Je restai immobile sans rien répondre, car le capitaine m’avait ordonné de feindre la tristesse, pour voir comment ceux du vaisseau se comporteraient.

Voyant que je ne répondais pas, ils se mirent à dire : Il y a quelque chose là-dessous ; il faut que les autres soient morts ;