Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/45

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ces sauvages en amènent un avec eux pour nous tendre quelque piège et s’emparer du vaisseau. Ils se préparaient donc à tirer sur nous, quand je me mis à rire et à leur crier ; Bonne nouvelle, soyez tranquilles, laissez-moi approcher et je vous raconterai tout. Ils furent en effet fort joyeux quand je leur eu rendu compte de ce qui nous était arrivé, et les sauvages s’en retournèrent dans leur canot. Nous remontâmes avec le bâtiment jusqu’à leur village, et nous y jetâmes l’ancre pour attendre l’arrivée des vaisseaux dont l’orage nous avait séparés.

Le village de ces Indiens se nomme Acutta ; et le chrétien que nous y avions trouvé s’appelait Juan Ferdinando ; il était Biscaïen, et natif de Bilbao. Ces Indiens se nomment Carios. Ils nous apportèrent beaucoup de gibier et de poisson, et nous leur donnâmes des hameçons en échange.


De l’arrivée d’un des vaisseaux qui s’était séparé de nous pendant le voyage et à bord duquel se trouvait le premier pilote.
CHAPITRE XI.

Environ trois semaines après, nous vîmes arriver l’un des deux vaisseaux dans lequel se trouvait le pilote en chef ; mais le troisième avait péri en mer, et jamais nous n’en entendîmes parler.

Nous nous préparâmes à remettre à la voile, et nous embarquâmes des vivres pour six mois, car nous avions encore trois cents milles à faire mais quand tout fut près, le grand vaisseau coula à fond dans le port, ce qui empêcha notre départ.